🌍 Echos de la Cousinade
Retrouvez-ici les éléments partagés lors de cette table ronde :
Sujet : Partage et échanges autour du rapport 2024-2025 de Fréquence commune sur les listes citoyennes et un retour d'expérience par une élue en charge des politiques culturelles de sa commune

Elisabeth Dau

Alice Platriez


Points clés sur la participation citoyenne
Points positifs :
- Empowerment habitant·es : volonté affirmée de redonner du pouvoir aux citoyens, en ne les cantonnant plus au rôle d’électeurs. Mise en place d’assemblées citoyennes, de groupes-projets, de budgets participatifs, de droit d’interpellation.
- Inclusion sociale : usage du tirage au sort sur cadastre pour dépasser les biais socio-démographiques habituels et aller chercher les publics éloignés (précaires, jeunes, femmes seules, personnes racisées, etc.).
- Soutien à la société civile organisée : reconnaissance du tissu associatif comme acteur démocratique à part entière et volonté de maintenir des espaces de contre-pouvoir.
Limites / défis :
- Inégalités de participation persistantes : les élu·es eux-mêmes admettent la sous-représentation des classes populaires et des minorités.
- Cadre institutionnel rigide : la démocratie participative se heurte aux limites de la démocratie représentative (cadre juridique, monopole du pouvoir décisionnel des élu·es).
- Effet d’usure : une charge mentale importante pour les élu·es, une participation citoyenne difficile à maintenir dans la durée sans moyens adaptés.
Gouvernance locale et démocratie interne
Forces :
- Gouvernance partagée : mise en place d’organes collégiaux, de temps de réflexivité collective, de répartition des responsabilités et indemnités de manière plus équitable.
- Horizontalité : expérimentations inspirées de la sociocratie ou de méthodes coopératives, en rupture avec les logiques pyramidales classiques.
- Transparence et auto-contrôle : création d’instances de veille démocratique par et pour les habitant·es.
Faiblesses :
- Méconnaissance initiale des institutions : souvent novices, les élu·es ont sous-estimé les complexités administratives et juridiques.
- Tensions internes : conflits de méthodes, fatigue décisionnelle, difficultés à trancher collectivement en situation d’urgence.
- Temps contraint : la gestion du quotidien municipal a souvent rogné sur le temps nécessaire à la délibération politique.
Implication des services municipaux
Avancées :
- Co-décision avec les agent·es : intégration des services dans les processus de décisions pour une meilleure adéquation entre réalités de terrain et politiques municipales.
- Décloisonnement : recherche d’une culture partagée entre politique et administration, responsabilisation des agents, droit à l’erreur encouragé.
Difficultés :
- Choc culturel : opposition entre logique hiérarchique des services publics et approche participative horizontale des LCP.
- Tensions organisationnelles : surcharge de travail, conflits de temporalité, sentiment d’éparpillement chez les agent·es.
- Renouvellement nécessaire : certains changements n’ont pu se faire qu’au prix de départs ou de remplacement de cadres (ex. DGS).
Conclusion nuancée
Les communes participatives ont fait preuve :
- D’audace démocratique, avec des innovations concrètes,
- D’un engagement sincère pour une gouvernance inclusive,
- D’une recherche active de nouvelles alliances entre élu·es, habitant·es et agent·es.
Mais elles ont aussi été confrontées :
- À des obstacles structurels (cadre légal, austérité, complexité institutionnelle),
- À des limites internes (fatigue, manque de diversité sociale, naïveté vis-à -vis des partis politiques),
- À une réalité contraignante (crise sanitaire, faible marge de manœuvre budgétaire).
👉 En résumé : ces expériences locales ouvrent des « brèches » démocratiques, non sans difficulté, mais avec une force de proposition réelle et inspirante, surtout dans un contexte national de défiance politique généralisée.
Alice Platriez, adjointe à la culture et au patrimoine de la Ville de St Loubes, liste citoyenne accompagnée par Fréquence Commune, nous partage les actions mises en place afin que "la culture soit un outil concret pour retisser le lien, recréer du collectif, redonner du sens à l’engagement citoyen."
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